En cette journée ensoleillée de mars, le spectacle se déroulait dans le ciel : une bande d’oiseaux tournoyaient à plus de cent mètres d’altitude. Ils arrivaient de l’ouest et faisaient route vers l’est. Leurs silhouettes étaient toutes noires, mais de taille différente. Les plus petits, des choucas des tours au bec noir, volaient de manière rectiligne. Les corbeaux freux, plus imposants et reconnaissables à leurs becs blancs, leur ouvraient la route mais revenaient également chercher les retardataires. Le nombre d’oiseaux de chaque espèce était approximativement identique. En quelques minutes tout le groupe s’était éloigné pour disparaître dans la clarté du ciel. Les observateurs ont noté cette propension des deux espèces à s’associer durant les trajets migratoires, mais également en-dehors de la période nuptiale, pour se nourrir dans les champs ou fréquenter les mêmes dortoirs. Ces rassemblements en grands groupes est un gage de sécurité face à leur principal prédateur commun, l’autour des palombes.
Ensisheim, le 18 mars 2025
