Embrassade

La COVID 19  aura eu raison de l’habitude de s’embrasser pour célébrer des retrouvailles. Le corps médical et l’ensemble des instances sanitaires nous ont rendus attentifs sur les risques que comporte cette coutume et à présent, la plupart des personnes restent sur leur garde. Il en va tout autrement dans le monde des insectes et des plantes. Leur co-évolution a pris des millions d’années et la stratégie commune affinée pendant cette très longue période ne saurait être remise en cause. A chaque rencontre, l’abeille et le romarin se serrent dans les bras et l’insecte se régale du nectar que lui offre généreusement la plante. Il est secrété en abondance au niveau d’un nectaire en forme de disque situé à la base de l’ovaire, au fond du calice et contient plus de 50% de saccharose. Au moment de se poser sur la piste d’atterrissage de la lèvre inférieure, l’abeille actionne une mécanique bien rodée : les étamines soudées à la corolle par leur filet se penchent sur le dos de l’insecte et lui confient un petit paquet de pollen gris à remettre à ses voisines pour les féconder. Il en restera bien assez à ramener à la colonie pour le démarrage du couvain. 

Baldersheim, le 22 avril 2025