Des singes sur les pelouses calcaires

Contrairement au continent africain, l’Europe nous offre très peu d’occasions de rencontrer des singes en pleine nature. Pourtant les botanistes en croisent fréquemment, au début du printemps, sur les pelouses sèches des collines calcaires. Certes il faut s’approcher très près pour bien les observer. Mais tout y est, des quatre membres étirés de l’animal jusqu’à la queue. C’est l’orchis singe, une des premières orchidées sauvages à fleurir dès le lois d’avril. Elle prend la forme d’une enclume et a la particularité d’ouvrir ses premières fleurs par le haut. Le labelle fortement trilobé ainsi qu’un lobe médian lui-même divisé en deux parties allongées et séparées par une pudique excroissance figurent un petit primate aux couleurs variant entre le blanc et le rose.  Comme ses cousines, cette orchidée attire les pollinisateurs par la ruse. N’ayant pas de nectar à leur offrir, elle joue sur la forme, les couleurs  et la pilosité pour les faire venir à elle. Elle ne peut faire la difficile et accepte toutes les espèces. Voici justement deux empis, des mouches prédatrices d’autres insectes qui cherchent à varier leur menu.

La forêt de Saoû, le 5 mai 2025