L’orchis homme-pendu

En marchant sur le Plateau de Saint-Laurent, bien avant de rejoindre le Rocher du Caire, on traverse un paysage de garrigue typique du climat méditerranéen où les étendues de genêts scorpions alternent avec de petits boisements de chênes blancs et quelques parcelles de lavandes. C’est sur cette vaste table calcaire que poussent également bon nombre de variétés d’orchidées, dont l’orchis homme-pendu. Il s’agit d’une espèce assez commune mais cependant protégée. Le nom scientifique Anthropophorum est directement lié au fait que la fleur semble attachée par la tête et suspendue dans le vide. La particularité tient au fait qu’elle est dépourvue d’éperon, ce qui lui a valu d’être classée dans une catégorie à part, sous le nom d’Acera, littéralement « sans corne ».  Des études génétiques lui ont permis de rejoindre il y peu de temps les membres de sa famille dont elle avait été séparés. L’inflorescence en épi allongé porte une multitude de petites fleurs dotées d’un casque à bordures violacées qui relie les sépales et les pétales ; le labelle jaunâtre et découpé pendouille comme le corps d’un homme pendu. C’est le cousin germain de l’orchis singe avec lequel il s’hybride très souvent.

Le Plateau de Saint-Laurent, le 8 mai 2025