Au milieu des pelouses, comme à la lisière des forêts, il est une orchidée qui ne passe pas inaperçue : c’est l’orchis pourpre qui surpasse toutes les autres par sa taille qui peut atteindre 80 cm de hauteur. Le casque suggère le nom de l’espèce ; il est densément ponctué et veiné de pourpre foncé en dehors, légèrement plus clair en-dedans. En observant de près la plante, on a l’impression d’être devant une troupe de danse folklorique, en habits andalous. Comme chez l’orchis singe, l’inflorescence s’épanouit d’abord par les fleurs sommitales. Le labelle muni d’un éperon développé n’est pas nectarifère, mais la plante secrète des phéromones pour attirer les insectes. Les bombyles sont sensibles à ces leurres sexuels. Après fécondation, chaque gousse se remplit de plusieurs dizaines de milliers de graines. Mais la suite est hasardeuse : il faut trouver le bon sol, la bonne exposition et le bon filament de champignon. Seule une graine sur un million trouvera les conditions pour germer et se développer. L’orchis pourpre se croise facilement avec ses cousines, l’orchis militaire, l’homme-pendu et l’orchis singe.
Le plateau Saint-Laurent, le 9 mai 2025
