Début mai, les yeux sont à la fête : fleurs et insectes se développent de concert et animent les chemins sur lesquels nous progressons. Mais le spectacle se déroule aussi dans les airs avec les grands oiseaux qui profitent des courants chauds pour prendre de l’altitude. Celui qui survole la côte d’Eyroles est un circaète Jean-le-Blanc. Etymologiquement, c’est un aigle-faucon, un grand voilier diurne habitué à parcourir de longues distances. Quelques semaines plus tôt, il était encore de l’autre côté de Gibraltar, dans les savanes à acacias et les steppes arides. Au Moyen-âge, on lui prêtait le prénom de Jean, qui désignait un homme habile, « car il mange les volailles plus hardiment que le milan ». Mais le rapace a l’habitude de survoler les milieux ouverts, pelouses sèches et rocailles riches en reptiles, sa nourriture principale. Il s’attaque même aux vipères dont il détruit le cerveau à coup de bec avant de les avaler. Un couple de circaètes ne donne naissance qu’à un petit chaque année. Il est nourri et protégé par ses parents jusqu’à l’heure du départ en migration.
Eyroles, le 9 mai 2025
