Quel spectacle savoureux nous offrent ces deux pigeons ramiers, ou Columba palumbus, sur le toit ! Une scène qui fait écho à un vers de Victor Hugo : « Un pigeon aime une pigeonne ! Une ramière aime un ramier ! » Le mot « ramier », rappelons-le, évoque ces arbres généreux en fruits où nos amis ailés aiment se poser. Il n’a rien à voir avec les rames d’une embarcation, même si la posture de nos acrobates du jour pourrait prêter à confusion. Les tourtereaux en sont à la conclusion de leur idylle, un moment qui exige une synchronisation parfaite et des talents d’équilibriste. Le mâle, tout ébouriffé de passion, semble danser un ballet aérien au-dessus de sa belle, les ailes déployées pour sauver la mise. Sa dulcinée, attentive et concentrée, maintient l’équilibre avec une grâce admirable. La moindre hésitation risquerait de précipiter les deux amoureux dans une chute peu glorieuse. Mais non, c’est une solidarité à toute épreuve qui s’exprime là, une entente parfaite pour que Dame Nature puisse accomplir son œuvre. Le soleil couchant, dans un ultime geste de bienveillance, pare la scène d’une lumière dorée. Nos tourtereaux savourent cette douce fraîcheur vespérale qui apaisera leurs cœurs enflammés.
Baldersheim, le 8 juin 2025
