Vigilance maternelle

Le fait que le canard colvert soit le plus commun de nos oiseaux aquatiques ne justifie pas qu’on ne s’intéresse pas à lui, surtout au moment critique où il élève ses petits. En fait, il faudrait parler ici au féminin, car les mâles considèrent que cette activité est de l’unique responsabilité de la mère. La cane (*) a donc la charge de la survie de l’espèce. Comme les petits sont nidifuges – ils quittent le nid dès la naissance – elle les guide dans leur recherche de nourriture. Ils se nourrissent de larves d’insectes, de petits crustacés, de vers aquatiques ou de têtards. La cane les aide à fouiller la boue et la végétation immergée pour les débusquer. Ils consomment également des jeunes pousses de plantes aquatiques et picorent les algues filamenteuses qui flottent à la surface. Mais c’est la sécurité de sa portée qui mobilise pleinement la cane. Elle doit veiller à ne pas les laisser à portée d’un prédateur qui peut aussi bien être un renard ou un goéland. Elle ne sera libérée de ses charges que lorsque les petits seront pleinement autonomes, à l’âge de 7 à 10 semaines.

(*) Petit moyen mnémotechnique pour discriminer la cane (femelle du canard) et la canne (bâton qui aide à la marche) : la cane a deux ailes mais ne prend qu’un seul N; la canne a deux N mais ne soulage qu’une aile. Pas sûr que cela vous aide vraiment…

Réguisheim, le 9 juin 2025