Grèbe castagneux

S’il fallait trouver des adjectifs pour décrire le grèbe castagneux, on pourrait proposer craintif, farouche ou encore discret. Il est en effet assez difficile à observer tant il est méfiant et disparaît au moindre signe de danger. Dès qu’il perçoit une menace, un prédateur ou une présence humaine trop proche, il s’enfonce sous l’eau avec une rapidité déconcertante, ne laissant qu’une légère ondulation à la surface. Il peut rester immergé de longues secondes, refaisant surface discrètement bien plus loin, ou même ne montrant que sa tête, observant son environnement avant de réapparaître complètement. Un détour par l’étymologie nous donne quelques clés. Il fait partie des Podicipedidae, ce qui signifie littéralement « pieds au derrière ». Attention, cela ne veut pas dire qu’il mérite une correction, mais qu’il a des pattes situées très en arrière du corps, qui agissent comme de puissants propulseurs. Le nom scientifique, Tachybaptus ruficolis, désigne un rapide plongeur au cou roux. Le grèbe castagneux peut choisir de disparaître sans faire de bruit, par un simple « couler » dans l’eau. Il explose l’air de ses sacs aériens et comprime son plumage pour réduire son volume et sa flottabilité; il s’enfonce alors lentement sans le moindre éclaboussement. Face à un danger imminent, par contre, il est capable d’un plongeon plus dynamique et presque instantané pour disparaitre sous l’eau en une fraction de seconde. 

Le Rothmoos, le 23 juin 2025