Fringale du matin

Le lièvre est réveillé depuis belle lurette. En tout premier, il s’est octroyé un long moment d’exercice physique : passer plusieurs heures sur une couche d’herbes donne des fourmis dans les jambes. Alors pour se remettre en forme, il s’ébroue, fait des bonds, enchaîne des saltos… C’est le moment le plus agréable de la journée. Mais au bout d’un certain temps, la faim se fait ressentir. Les opportunités de déjeuner ne manquent pas. Il suffit de se déplacer tranquillement le long du chemin et humer les bonnes odeurs qui signalent la présence de ses mets favoris. Les oreilles restent largement déployées car il ne s’agit pas de se laisser surprendre par un autre animal tout aussi affamé que lui… Le fabuliste du XVIIè siècle a longuement observé le lièvre et raconté nombre de ses exploits. Curieusement, il n’a pas eu l’idée d’inciter les humains à imiter ses promenades gourmandes qui attendront trois siècles avant de voir le jour.

Baldersheim, le 29 juin 2025