Nous n’avons pas l’habitude de consacrer deux articles de suite à un même sujet. Nous allons faire une exception, car le micro papillon découvert hier n’a pas fini de nous livrer ses secrets. Dans la langue vernaculaire, on le nomme « la tordeuse de la berce ». Pourquoi ce nom, alors que la plante hôte est plutôt la grande pimprenelle? Il n’est pas rare de voir l’imago sur une ombellifère, comme la berce commune. Un grand nombre d’espèces d’insectes viennent d’ailleurs y pondre leurs oeufs. La généralisation liée à la famille des tortricidae explique cette confusion. Le terme de « tordeuse » fait référence à la particularité des chenilles de tordre ou lier des parties de la plante pour créer un abri. Pammene aurana applique bien ce comportement en liant des graines de la pimprenelle. C’est une adaptation astucieuse pour exploiter cette ressource et se protéger des prédateurs. Une telle spécialisation rend l’espèce vulnérable si la plante hôte vient à manquer en raison de la destruction de l’habitat, de maladie de la plante ou de grande variation des conditions climatiques.
L’ancien prieuré de Hérival, le 9 juillet 2025