•La photo prise en ce début d’été illustre parfaitement la technique de chasse de la Thomise, plus connue sous le nom d’araignée-crabe. Contrairement à d’autres araignées qui tissent des toiles pour piéger leurs proies, la thomise est une chasseuse à l’affût. Elle se camoufle sur une fleur, comme ici une inflorescence de menthe, et attend patiemment qu’un insecte vienne s’y poser pour butiner. Pour se fondre dans son environnement, la thomise est dotée d’une capacité remarquable : elle peut changer de couleur, un processus lent appelé homochromie active. Ce camouflage est possible grâce à la gestion de ses pigments. Quand elle est sur une fleur blanche, elle fait migrer ses pigments jaunes dans des couches profondes de sa peau. Pour devenir jaune, elle fait remonter ces pigments à la surface. Cette stratégie de mimétisme rend l’araignée presque invisible pour les insectes butineurs, qui ne perçoivent pas les couleurs de la même façon que nous. Son nom d’araignée-crabe vient de sa capacité à se déplacer latéralement et de la position de ses deux paires de pattes avant, beaucoup plus longues et robustes, qui servent à saisir sa proie. Une fois la mouche capturée, la thomise lui injecte un venin neurotoxique qui la paralyse. Elle injecte ensuite des enzymes digestives qui liquéfient les organes internes de la mouche. L’araignée n’a plus qu’à aspirer ce « jus » pour se nourrir, ne laissant derrière elle qu’une coquille vide et inerte.
Baldersheim, le 13 juillet 2025