Le monstre

Lorsqu’on habite à proximité d’un aéroport, on ne fait plus très attention aux avions qui passent régulièrement au-dessus de notre tête ; on finit même par s’habituer au bruit qu’ils génèrent.  Il arrive par contre que l’on sourie lorsqu’on voit un ULM qui prend du temps à parcourir le même chemin, et de se dire qu’on aimerait bien être à sa place, à scruter de haut notre quotidien. Oui, les avions volent à la vitesse de notre monde, toujours plus haut, toujours plus vite, à croire qu’ils veulent échapper à un monstre qui les poursuit. C’est l’adoption du moteur à réaction dans les années 50 qui a permis de doubler la vitesse de croisière par rapport à un avion classique. Se rendre très vite et loin en un minimum de temps est devenu un argument commercial pour les compagnies aériennes. Dans la décennie suivante, la propulsion à réaction s’est généralisée sur les vols moyen et long courrier; elle est également utilisée pour les avions d’affaire. Il a fallu encore attendre le milieu des années 1970 pour voir voler les deux seuls avions de ligne supersoniques : le Concorde et un Tupolev… Dans tous les cas, il reste très difficile d’estimer la vitesse d’un avion lorsqu’on l’observe depuis le sol. Celui-ci a dû mettre les bouchées doubles pour échapper au monstre qui tente de l’avaler.

Blotzheim, le 22 juillet 2025