L’ail caréné

L’ail caréné pousse à l’état sauvage sur l’île du Rhin. Le mot caréné fait référence à la carène qui est une arête saillante ou une crête, souvent en V inversé, comme la quille d’un bateau. Dans le contexte de cette plante, le terme renvoie à la forme particulière des feuilles qui possèdent une nervure centrale saillante. Mais ce qui frappe de prime abord, c’est le port de la plante au moment de la floraison : une inflorescence lâche et aérienne avec quelques fleurs pourpres en forme de petites clochettes penchées.  Plutôt que de se fier uniquement à ses fleurs, la plante développe de nombreux bulbilles aériennes. Ces petites boules vertes sont de véritables copies miniatures de la plante mère. Après être tombées au sol, elles s’enracinent et donnent naissance à un nouveau pied. Cette stratégie de reproduction végétative, combinée à la présence d’un bulbe souterrain qui assure la survie de l’espèce pendant les mois d’hiver, lui permet de se propager efficacement. Cette singularité fait de l’ail caréné une plante fascinante, et un sujet d’étude pour les botanistes. Il est d’ailleurs considéré comme une espèce rare et protégée dans plusieurs régions de France… Une question-miroir pour terminer : comment faut-il écrire le mot « ail » au pluriel? Si vous répondez « ails », vous avez pris le chemin de la modernité; si vous répondez « aulx », vous faites sans doute partie des nostalgiques attachés aux usages anciens des mots!

L’île du Rhin, le 3 août 2025