Le héron pourpré, échassier au charme discret, est un joyau de nos zones humides. Sa silhouette longiligne et ses teintes de gris ardoisé, de brun-roux et de pourpre lui confèrent une élégance particulière. Il est beaucoup plus rare que son cousin cendré : cela s’explique par sa biologie et les menaces qui pèsent sur son habitat. C’est un spécialiste des vastes roselières et des étangs peu profonds, des écosystèmes fragiles qui ont tendance à disparaître sous l’effet de l’urbanisation, de l’assèchement et de pratiques agricoles intensives. Sa nature farouche et sa grande sensibilité au dérangement humain le poussent à s’éloigner des lieux trop fréquentés, ce qui le rend d’autant plus difficile à observer. Le héron pourpré est un grand migrateur transsaharien, qui passe l’hiver en Afrique de l’Ouest, notamment dans les régions tropicales humides des savanes. Sa migration postnuptiale débute dès le mois d’août et se prolonge jusqu’à la fin du mois d’octobre. Les hérons pourprés français empruntent plusieurs routes pour atteindre leurs quartiers d’hiver. Certains suivent la côte atlantique via l’Espagne et le Maroc, tandis que d’autres traversent le Sahara par un vol direct après avoir survolé l’Algérie.
Le Réservoir de Montreux-Vieux, le 7 août 2025