Le danseur de feu

Le rouge-queue noir est un visiteur régulier, et nous avons le privilège de l’observer à l’abreuvoir. À l’occasion de sa toilette, il nous offre un spectacle fascinant, esquissant un pas de danse pour le moins surprenant. On pourrait facilement l’appeler le « danseur de feu ». Un petit tour d’horizon de nos langues voisines nous révèle à quel point cet oiseau est perçu comme une créature de flammes et de suie. Le nom anglais, Black Redstart, insiste sur sa « queue rouge », tout comme le français. L’allemand, Hausrotschwanz, le qualifie de « queue rouge des maisons », mettant l’accent sur son habitat de prédilection près des demeures. C’est en espagnol que sa chorégraphie prend tout son sens : le colirrojo tizón, ou « queue rouge de tison ». Ce nom évoque la braise ardente de sa queue, qui contraste avec son corps sombre comme la suie. Ses hochements constants, rapides et frénétiques, transforment ses mouvements en une véritable danse de flammes. Peut-être est-ce un air de flamenco qui le met en transe ?

Baldersheim, le 15 août 2025