Héron cendré

Par temps de canicule, il est fréquent d’observer un héron cendré immobile avec le bec grand ouvert, comme s’il avait du mal à respirer. Ce comportement est l’une des principales stratégies que les oiseaux utilisent pour se protéger de la chaleur. Contrairement à nous qui transpirons pour nous rafraîchir, les oiseaux ne possèdent pas de glandes sudoripares. Leur corps, maintenu à une température interne élevée d’environ 41 °C, doit trouver d’autres moyens de dissiper l’excès de chaleur. Le phénomène observé chez le héron est appelé halètement ou flutter gulaire. En ouvrant son bec et en respirant rapidement, l’oiseau fait vibrer les membranes humides de sa gorge. L’évaporation de l’eau sur ces surfaces a pour effet de refroidir le sang qui y circule, un peu comme la sueur qui s’évapore de notre peau. En complément de cette technique, les oiseaux ajustent leur plumage. Par temps froid, ils ébouriffent leurs plumes pour emprisonner une couche d’air isolante. Par forte chaleur, ils les plaquent au contraire contre leur corps afin de réduire l’isolation et de permettre à la chaleur de s’échapper. Ils peuvent aussi exposer des zones de leur corps non plumées, comme leurs pattes, qui agissent comme des radiateurs pour évacuer l’excès de chaleur. Tous ces mécanismes, souvent combinés, permettent à l’oiseau de maintenir sa température corporelle dans une zone de confort, même lors des journées les plus chaudes.

La Petite Camargue Alsacienne, le 22 août 2025