Ophrys mouche

Photographié fin avril sur la colline sèche du Bollenberg, l’Ophrys mouche est une orchidée dont la fleur est un chef-d’œuvre de mimétisme sexuel. Son nom provient de son labelle, une pièce florale veloutée d’un brun très foncé à noir, dont la forme imite celle d’une mouche femelle. Au centre, une macule bleutée irisée perfectionne l’illusion. Au-dessus, deux petits pétales filiformes simulent les antennes de l’insecte. Cette orchidée ne récompense pas son pollinisateur par du nectar ; elle utilise le leurre olfactif et visuel pour tromper le mâle de certaines espèces d’Hyménoptères, qui tente la pseudocopulation avec la fleur, assurant ainsi le transfert du pollen. Le Bollenberg, bénéficiant d’un microclimat très sec dû à l’ombre pluviométrique des Vosges, offre un habitat idéal de pelouse calcaire. Le sol basique et bien drainé est essentiel, car la germination de l’Ophrys est hautement dépendante d’une symbiose mycorhizienne. La graine, dépourvue de réserves, ne peut se développer que si elle est infectée par un champignon spécifique, souvent du genre Tulasnella, qui lui fournit les nutriments nécessaires à son développement initial.

Le Bollenberg, le 29 avril 2025