Le tubercule

Le cygne tuberculé doit son nom à l’excroissance noire et charnue située à la base de son bec, appelée tubercule ou bosse frontale. Cette structure, inscrite dans le code génétique de l’espèce, est l’aboutissement d’une évolution ayant modifié le programme de développement facial. Sa formation et sa croissance sont étroitement liées à la régulation hormonale et non à une anomalie. Le tubercule constitue un indicateur de dimorphisme sexuel et un signal biologique crucial. Il est significativement plus gros chez le mâle adulte que chez la femelle, en particulier dès l’approche de la saison de reproduction qui commence avec la défense territoriale en hiver. Sa taille agit comme un signal honnête de la condition physique et du statut reproducteur, essentiel pour l’intimidation entre mâles et l’attraction des partenaires. Contrairement à une excroissance pathologique, le tubercule est une caractéristique normative et valorisée. Les observations comportementales montrent que le couple fonctionne avec une division des rôles : le mâle, fort de son tubercule, s’approche pour évaluer une menace, tandis que la femelle reste en retrait tout en émettant des signaux d’alarme. L’adoption rapide d’un comportement de recherche de nourriture par le mâle indique d’ailleurs que la menace est jugée négligeable, la priorité étant le maintien des réserves d’énergie.

Baldersheim, le 2 décembre 2025