Tiges témoins

La saison des moissons est à présent achevée. Les derniers arpents de maïs ont été récoltés par les moissonneuses-batteuses. Le maquis impénétrable des cultures a été anéanti et l’horizon s’est à nouveau ouvert. À la limite des parcelles, on trouve encore quelques rares tiges témoins que la tête du cueilleur à maïs a épargnés. Ces restes, résignés, n’ont pas eu la force de se redresser après le passage de la machine, tout le champ n’étant plus que désolation. Privés de ce refuge essentiel, chevreuils, lapins et sangliers ont fui en toute hâte pour trouver un autre abri, traumatisés par la disparition soudaine de leur garde-manger. Le sol, jonché de débris de cannes et de grains perdus, est à présent offert en pâture aux oiseaux granivores qui viennent y trouver l’énergie pour affronter l’hiver. Ils ne doivent pas traîner : dans peu de temps, les tracteurs entameront le ballet du travail du sol, que ce soit un labour profond pour retourner la terre ou un simple déchaumage pour préparer la prochaine culture d’hiver.

Les Octrois, le 1 décembre 2025