La photo est dépouillée, presque minimaliste, avec un seul protagoniste, figé dans un vol stationnaire, et en guise de décor, de simples nuances de sépia qui laissent à peine deviner l’arrière plan. Il s’agit d’ un « one man show » et quand l’alouette des champs prend son envol , on n’a d’yeux que pour elle. Le spectacle musical auquel nous assistons n’est jamais figé à l’ avance : il se déroule selon l’humeur du moment. Après une longue journée de pluie, le moral est plutôt au beau fixe, à l’image des trilles qui accompagnent une ascension qui s’étire indéfiniment. Lorsque oiseau se transforme en un minuscule point perdu dans les nuages, il réalise qu’il est l’unique artiste de ce festival et décide de se poser à nouveau au sol. C’est la phase la plus grisante du vol, celle où il se laisse tomber comme un caillou pour n’ouvrir le parachute qu’à quelques mètres du sol. C’est sa façon à lui de prendre congé des spectateurs, en disparaissant derrière un rideau d’herbes. Inutile d’attendre que l’artiste revienne saluer le public. Il a besoin d’un peu de repos avant de retourner sur scène.
Le Bollenberg, le 16 juin 2025