Certains oiseaux nous sont plus familiers que d’autres, mais ce n’est pas pour autant que l’on ne prend plus de plaisir à nous arrêter pour les observer. C’est le cas de la bergeronnette grise que l’on distingue très facilement à son vol onduleux et ses couleurs de sénior. Parfois, on hésite cependant, surtout lorsqu’il s’agit de juvéniles, ou lorsque l’oiseau a déjà effectué sa mue post-nuptiale. Le jeune qui court sur la vase du marais a déjà acquis une grande expérience. Il vient de saisir une larve aquatique déboussolée par la soudaine baisse de l’eau protectrice. Pour la bergeronnette, elle constitue un met de choix et un apport significatif de protéines. Elle se laisse d’ailleurs volontiers photographier, comme le font les pêcheurs, fiers de leur prise. Mais la pause ne dure qu’un bref instant : la dégustation achevée, elle n’a d’autre envie que d’en débusquer beaucoup d’autres.
Le Rothmoos, le 7 juillet 2025