Le blongios nain est un véritable fantôme des marais, une espèce d’échassier à la fois rare et fascinante. Son extrême discrétion s’explique par son statut de plus petit héron d’Europe et par son mode de vie cryptique. Cet oiseau, difficile à observer, ne mesure pas plus de 38 cm de long et se fond parfaitement dans son environnement. Habitant des grandes roselières, il se déplace avec une agilité étonnante entre les tiges, et son plumage est une œuvre de camouflage remarquable. Le blongios encore immature est majoritairement d’un brun-ocre à jaune-chamois, parsemé de larges stries longitudinales et de taches de couleur brun foncé sur le cou, la poitrine et les flancs. Ces motifs complexes sont essentiels, car ils brisent sa silhouette et lui permettent de se confondre avec les zones d’ombre et de lumière des roseaux environnants. Comme le butor étoilé, avec qui il partage cet habitat, il peut adopter une posture de camouflage remarquable, figé le bec pointé vers le ciel pour ne faire qu’un avec la végétation. Chasseur patient, il se nourrit de petits poissons, d’insectes et d’amphibiens comme les grenouilles. Sa rareté est alarmante : il est classé « en danger » en France, menacé par la destruction de son habitat. Cet oiseau est également un migrateur au long cours qui hiverne en Afrique tropicale.
Le Réservoir de Montreux-vieux, le 7 août 2025
