Dégradation du bois

Malgré sa longévité, l’arbre est voué à la mort et à la transformation, un processus naturel qui, loin d’être repoussant, révèle des textures et des couleurs inattendues. La dégradation du bois est un phénomène complexe orchestré par des forces physiques, chimiques et biologiques. Initialement, les forces abiotiques comme les cycles d’humidité et de sécheresse, le gel/dégel, et les UV solaires affaiblissent la structure, créant fissures et gerçures. Cette altération physique prépare le terrain pour les principaux acteurs : les décomposeurs biotiques. Les champignons sont au cœur de la décomposition chimique. Ils sécrètent des enzymes qui digèrent les composants majeurs du bois. La pourriture brune s’attaque principalement à la cellulose, rendant le bois friable et pulvérulent, tandis que la pourriture blanche cible la lignine. Les insectes xylophages, par leur activité mécanique et symbiotique, accélèrent également la fragmentation. Selon le principe de Lavoisier, la matière ne fait que se transformer. Les étapes ultérieures voient le bois se désintégrer totalement en fragments, puis s’intégrer au sol par humification. Finalement, la minéralisation libère le carbone sous forme de CO2  et les nutriments minéraux (azote, phosphore) sont rendus assimilables, complétant ainsi le cycle et nourrissant la prochaine génération de vie végétale.

Baldersheim, le 23 janvier 2018