La pleurote du panicaut

Aux premiers jours de l’année, les collines sous-vosgiennes ont perdu leurs précieuses orchidées. À leur place, apparaissent au milieu des mousses et des herbes sèches, des champignons qui portent des couleurs de saison : ce sont des pleurotes du panicaut. Ils poussent en petits groupes, pas très éloignés les uns des autres pour converser lorsque le vent daigne baisser la voix… Le Pleurote du panicaut (Pleurotus eryngii), également connu sous le nom d’Eryngii ou de Pleurote royal, est très prisé pour sa texture exceptionnelle et sa saveur délicate. Description rapide : Ce champignon se distingue par un pied très épais, blanc et charnu, qui est sa partie la plus appréciée en cuisine. Son chapeau, souvent petit chez les spécimens sauvages, varie du brun au beige clair. Sa chair, d’une grande fermeté, lui confère un excellent maintien à la cuisson, le différenciant de la plupart des autres pleurotes. Bien que son nom indique le Panicaut champêtre (Eryngium campestre) comme partenaire, leur relation n’est pas une symbiose mutualiste, mais un parasitisme faible et spécialisé. Le mycélium du champignon attaque et colonise les racines tubéreuses de cette plante. Il tire ensuite sa nourriture de la matière racinaire en décomposition (saprophytisme) pour produire ses fructifications. Il s’agit donc d’un décomposeur opportuniste lié à un hôte spécifique.

Le Bollenberg, le 2 janvier 2018