La rupestre

Elle a choisi un jour de canicule pour se poser sur le mur de la maison et apprécie la torpeur de la journée. C’est une noctuelle, un papillon dont l’activité est entièrement nocturne. Durant la journée, elle se repose plaquée sur un support, les ailes antérieures repliées sur les ailes postérieures. Les motifs et les couleurs rappellent la structure des algues et des lichens et justifient le nom vernaculaire qui lui a été donné : la rupestre. On rencontre une génération par an et les adultes volent de juillet à octobre.  Les chenilles se nourrissent de lichens et d’algues vertes qui poussent sur l’écorce des arbres et sur les rochers. Les scientifiques la reconnaissent aujourd’hui sous le nom de Bryopsis muralis ce qui donne en français Bryophile du lichen et qui signifie « qui prospère parmi les mousses ». Il y a quelques décennies elle s’appelait Nyctobrya muralis et bien avant, Cryphia muralis. Ces changements s’expliquent par la réévaluation des caractères morphologiques qui ont servi à classer les familles et les espèces. Avec l’analyse génétique, les chercheurs peuvent également découvrir les liens entre les différentes espèces. Pour la rupestre, on a décidé d’en faire un genre à part et elle le mérite bien.

Baldersheim, le 30 juin 2025