La thècle de la ronce

En cette journée ensoleillée et déjà chaude de mi-avril, les abords de la forêt sont animés par le vol des premiers papillons. On ne peut manquer de remarquer celui qui vient de se poser fugitivement sur les feuilles feutrées d’une plante naissante. C’est une thècle de la ronce, également appelée argus vert, une des rares espèces diurnes quasiment verte sur le dessus des ailes. On peut l’identifier à la présence de traits blanchâtres discontinus disposés en arc de cercle  sur l’aile postérieure, et au fin pourtour blanc des yeux qui lui vaut le surnom de « sourcils blancs » en espagnol. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, la thècle de la ronce recherche les légumineuses, cistes et autres fabacées pour y pondre ses oeufs.  Les chenilles de la famille de lycénidés sont dodues et fusiformes : leur peau est trente fois plus épaisse que celle des autres chenilles. On pense qu’il s’agit d’une adaptation à la proximité des fourmis qui les mordent pour recueillir le miellat produit par des glandes spécifiques dont elles sont munies. Pour les mêmes raisons, elle dispose également d’une tête rétractile qu’elle rentre lorsqu’elle est dérangée.

Baldersheim, le 16 avril 2025