Le grand bombyle à l’allure d’un gros moustique duveteux qui s’est posé sur un pied de saponaire est aussi un maître incontesté du vol stationnaire. Il faut l’observer suspendu en l’air, immobile, ses longues pattes délicates balançant sous son corps trapu, comme s’il était retenu par un fil invisible. Cette prouesse est rendue possible par la rapidité incroyable du battement de ses ailes, créant une portance et une stabilité exceptionnelles mais aussi grâce à ses haltères, des petits balanciers qui agissent comme des gyroscopes. Il peut ainsi manœuvrer avec une précision stupéfiante, ajustant sa position au millimètre près devant une fleur pour y puiser le nectar avec sa longue trompe. La femelle bombyle utilise également le vol stationnaire pour repérer les terriers d’abeilles solitaires ou de guêpes fouisseuses et y déposer un œuf minuscule. L’astuce réside dans le fait que la larve du bombyle, une fois éclose, est parasitoïde. Elle pénètre dans le nid de l’hôte, commence par consommer les réserves avant de s’attaquer directement à la larve d’abeille ou de guêpe, et se développe en se nourrissant de cette dernière.
Le plateau de Saint-Laurent, le 9 mai 2025
