Chez le grand corbeau, tout est à la mesure de l’adjectif qui le qualifie : plus grand et plus lourd qu’une buse variable, avec des plumes et une queue bien plus longues qu’un corbeau freux ou une corneille. Ce qu’on remarque d’abord, c’est son bec : fort, long et haut, il minimise la taille de la tête et semble occuper toute la face. L’arête dorsale de la mandibule supérieure, le dulmen, peut atteindre 8 cm de long ; elle est courbe et se termine en pointe. On le dit pourtant doté d’une intelligence hors du commun qui lui permet de concourir dans la catégorie « résolution de problèmes » alors que d’autres espèces seraient cantonnés à des épreuves d’imitation. Le grand corbeau est connu pour ses acrobaties aériennes spectaculaires, avec des tonneaux complets sur l’aile. Après avoir été chassé sans relâche au cours du XIXe siècle, il bénéficie d’une protection depuis 1981. Il revient progressivement en plaine, mais c’est toujours en montagne que l’on a le plus de chance de l’apercevoir.
Westhalten, le 8 avril 2025
