Un moineau s’est installé près d’un plant d’hysope. Il donne l’impression de goûter aux bienfaits de cette plante. Cette scène illustre un phénomène fascinant appelé zoopharmacognosie, l’automédication chez les animaux. Il est fort probable que cet oiseau ne soit pas là par hasard. Les études scientifiques montrent que les oiseaux, comme de nombreuses autres espèces, savent tirer profit des plantes médicinales. Ils le font soit en les ingérant, soit en les utilisant pour la construction de leurs nids. L’hysope, par exemple, est reconnue dans la pharmacopée humaine pour ses vertus anti-infectieuses, et il est possible que le moineau en bénéficie. Cette connaissance se transmet principalement par l’apprentissage. Les jeunes oiseaux observent leurs parents sélectionner des herbes pour leurs nids ou les consommer pour se soigner. Ce savoir est crucial, car un oiseau capable de se maintenir en bonne santé sera plus apte à subvenir aux besoins de sa progéniture. Certains chercheurs pensent même que la capacité à trouver ces plantes pourrait être un critère de sélection du partenaire, un peu comme un plumage éclatant. Ainsi, en choisissant un mâle qui maîtrise cette pharmacie naturelle, la femelle assure à sa future couvée un environnement plus sain et la transmission d’un savoir essentiel à sa survie.
Baldersheim, le 19 juillet 2025