Nous avons déjà eu l’occasion de dresser le portrait de cet insecte, mais chacune de nos rencontres mérite un moment de pause pour admirer la prouesse de son vol stationnaire. Il bat des ailes à une vitesse très élevée, entre 70 et 80 battements par seconde. Pour soutenir ce rythme, il s’appuie sur des muscles thoraciques extrêmement développés, mais qui consomment une grande quantité d’énergie. Contrairement à d’autres insectes dont le battement oscille simplement de haut en bas, le moto-sphinx effectue un mouvement en forme de huit couché : l’aile pivote à la fois sur l’axe vertical et horizontal. Le mouvement rapide et complexe des ailes génère des tourbillons stables (vortex) au niveau du bord d’attaque de l’aile ; ces vortex créent des zones de basse pression au-dessus de l’aile, augmentant considérablement la portance, même quand l’air circule à faible vitesse. Enfin, le moro-sphinx est doté d’un système nerveux qui lui permet de traiter très rapidement les informations visuelles et de contrôler avec une précision extraordinaire les mouvements de ses ailes pour maintenir sa position, même en cas de légères turbulences ou de changements de position de la fleur.
Baldersheim, le 20 juin 2025