On aurait pu penser que c’est la longue barbe hirsute de la plante qui lui a valu le surnom d’orchis bouc. Mais le nom scientifique, Himantoglossum hricinum, apporte une précision supplémentaire. Le premier terme évoque une langue en lanière alors que le second qualifie l’odeur de bouc, forte et désagréable, des fleurs. Cette plante peut produire une rosette d’une taille impressionnante si la météo a été favorable avec des précipitations suffisantes et l’absence de gelées précoces en automne. Pour en profiter pleinement, il ne faut pas craindre ses effluves et se rapprocher pour observer ses fleurs de près. Les trois lobes du labelle se déroulent comme des serpentins. Un éperon court le prolonge tandis que sépales et pétales convergent au-dessus des organes reproducteurs pour former un casque protecteur. De face, on a l’impression d’être observé par une étrange créature dont on perçoit les yeux et le nez. Pour nous séduire, elle s’est parée de franges dentelées et a subtilement tatoué son long cou de quelques touches de vert et de violet. De profil, les contours prennent une allure bien plus inquiétante, en phase avec l’odeur désagréable qu’elle dégage .
Le Bollenberg, le 1er mai 2025
