Martin

Le soleil inonde déjà la grande mare, mais les locataires semblent encore ensommeillés.  On ne perçoit aucun déplacement; on n’entend aucun bruit. C’est le martin-pêcheur, un joyau d’azur et de cuivre, qui le premier vient animer la scène. Il s’est posé sur une branche morte et inspecte le miroir de l’eau. Seul le léger tremblement de ses ailes trahit la concentration extrême de l’oiseau. Toute son énergie est contenue, prête à exploser en un mouvement unique, précis et foudroyant. Il n’est plus qu’un point de tension, un arc tendu avant la flèche qui jaillira pour arracher un instant de vie…

Ce moment suspendu pourrait également s’écrire en haïku :

L’azur et l’ocre roux

Flèche d’ébène sur le lac

La chasse commence

Le Rothmoos, le 13 août 2025