Pêche sur le Rhône

Les photographies de pêcheurs à la ligne travaillant de bon matin sur les fleuves fumants de l’hexagone peuvent être définitivement remisées dans les boîtes à souvenirs. Le poisson est devenu beaucoup plus rare et l’activité ne nourrit plus le travailleur courageux. Pourtant on voit encore passer , même à l’heure du déjeuner, des embarcations plates en aluminium lestées de technologies modernes. En cette fin de pont du 8 mai, le courant est très calme sur le Rhône et les deux occupants du bateau paraissent plutôt détendus. Aucun effort n’est requis pour se déplacer à l’emplacement choisi : un puissant moteur fait le travail en quelques secondes.  Même le siège a pris de la hauteur et évite d’avoir mal au dos en fin de journée. Mais c’est le matériel électronique qui détone le plus. Un sondeur plongé à l’avant du « bass boat » et relié à un écran de bord  permet d’obtenir une image précise du fond marin et de détecter les poissons, même cachés à l’abri d’une grosse pierre. Pour accrocher la cible, il suffit de s’en rapprocher discrètement et de lui présenter un appât adéquat. Cette activité de loisir se pratique à armes inégales ; elle reflète surtout la mentalité de l’époque qui considère avant tout  la nature comme un terrain de jeu.

Andance, le 11 mai 2025