Phytopte du noisetier

La nature nous réserve parfois de drôles de prestations. Si l’on peut trouver toutes sortes de fleurs, il est également possible de se méprendre avec des formes approchantes, mais qui n’en sont pas. Ce qui a été prélevé sur un noisetier est un bourgeon de feuilles atteint de déformation. Le spectacle de ces bourgeons anormaux sur les noisetiers, transformés en masses boursouflées et hypertrophiées, souvent d’un jaune-vert étrange teinté de rouge, est le signe d’une agression bien particulière. L’artisan de cette déformation n’est autre que le phytopte du noisetier , un acarien de taille microscopique, mesurant à peine 0,2 mm. Invisible à l’œil nu et doté de seulement quatre pattes, il est l’un des plus petits ravageurs. Ces acariens passent l’hiver protégés et au chaud à l’intérieur des bourgeons. Par l’injection de leur salive, ils stimulent une croissance cellulaire désordonnée qui fait gonfler le bourgeon pour former une galle — une véritable nurserie. Au printemps, des milliers d’individus se multiplient dans cette structure protectrice. À la fin du printemps ou au début de l’été, les jeunes acariens migrent vers de nouveaux bourgeons sains, se disséminant par le vent ou la pluie. La présence des phytoptes est une source de préoccupation sérieuse, car la destruction des bourgeons (feuilles ou fleurs) compromet directement la croissance de l’arbuste et, surtout, anéantit le potentiel de récolte de noisettes.

Baldersheim, le 22 février 2018