La prêle des champs est un véritable fossile vivant, dernière descendante d’une lignée de plantes apparue il y a près de 400 millions d’années. Ses ancêtres formaient les forêts luxuriantes du Carbonifère, témoignant de son statut d’espèce panchronique dont la morphologie est restée remarquablement stable. Contrairement aux plantes modernes, elle ne produit ni fleurs ni graines, se reproduisant par des spores et se propageant efficacement par de profonds rhizomes.Son cycle de vie est marqué par une division du travail au printemps : elle produit d’abord une tige fertile (non chlorophyllienne) coiffée de l’épi sporifère, qui se fane rapidement, avant de laisser place à la tige stérile et verte. Cette dernière est facilement reconnaissable à sa structure segmentée et articulée, dont les segments peuvent être détachés et ré-emboîtés au niveau des nœuds, un vestige amusant de son architecture primitive. Cette tige stérile est surtout célèbre pour sa richesse exceptionnelle en silice, qui lui confère une texture abrasive (d’où son usage historique d’« herbe à récurer »). Cette silice, biodisponible, est utilisée en phytothérapie pour la reminéralisation et le soutien du tissu conjonctif.
Eggenertal, le 19 avril 2018