Une libellule déprimée

La libellule qui s’est posée sur une branche morte est déprimée. Elle n’est pas mal en point ! Mais son nom lui vient de son abdomen large et aplati, qui lui confère une silhouette trapue, presque « déprimée » en comparaison avec la finesse d’autres libellules. Bleu à maturité chez les mâles et brun jaune chez les femelles, l’abdomen comporte des lunules latérales jaunes. Mâles et femelles se déplacent beaucoup, ce qui leur confère un caractère pionnier indéniable. La libellule déprimée colonise de préférence les pièces d’eau récentes ; lorsque la végétation se développe, ses effectifs décroissent. Au début de la journée, Les mâles circulent de place en place jusqu’à ce qu’ils trouvent une femelle libre. L’accouplement a lieu en plein vol. Les oeufs sont enrobés d’un mucus gélatineux épais qui favorise leur adhésion sur des supports végétaux. La phase larvaire peut durer deux années et se passe partiellement enfouie dans la terre, sans eau libre. La phase d’émergence s’échelonne sur trois mois, ce qui plaide en faveur de la coexistence de plusieurs cohortes.

Hirtzfelden, le 3 juin 2025