Violettes vagabondes

Depuis quelques jours, la pelouse prend des couleurs. Le vert se fait plus vif en même temps que les feuilles grossissent, mais surtout l’herbe se couvre ça et là de touches blanches, jaunes ou encore violettes. Les pâquerettes n’ont d’ailleurs jamais déserté les lieux, préférant courber le dos à la mauvaise saison ; avec le retour des beaux jours, elles se redressent vaillamment. Les primevères, après avoir défleuri, se font oublier une bonne partie de l’année, mais se rappellent à notre souvenir dès que la neige a disparu. C’est amusant d’observer comment elles avancent discrètement mais résolument, années après années, pour explorer de nouveaux territoires. Quant aux violettes, elles sont également  présentes depuis quelques années, mais restaient sur la touche. Les voilà qui envahissent le terrain, profitant des services d’un transporteur qui  ne connaît pas de frontières : après avoir consommé la partie charnue des graines, les fourmis se chargent de les semer un peu partout. Ce n’est que l’année suivante que nous découvrons leurs nouveaux lieux de villégiature.

Baldersheim, le 14 mars 2025