Certaines photos regardées rapidement peuvent induire en erreur. A première vue, on a l’impression qu’il s’agit d’un oiseau en vol, accompagné de son ombre. Sauf que… ce n’est pas si simple que cela. On a beau chercher le support sur lequel l’ombre serait projetée, on n’en distingue aucun. En arrière plan, les quelques nuages laiteux ne sauraient agir comme un écran de cinéma. Et puis il y a une deuxième incohérence : les deux silhouettes ne sont pas superposables. Il faut donc reprendre l’analyse. Les couleurs nous permettent de nommer les protagonistes : en brun avec des tâches blanches, nous avons une buse variable ; en noir, c’est une corneille qui a l’air de fuir devant son assaillant. Si l’on a déjà observé la scène, on sait que les rôles sont inversés. C’est bien la corneille qui est l’agresseur ; elle fond sur le rapace pour l’amener à quitter son territoire. Elle n’hésite pas à effectuer des piqués sur son rival qui vole plus lourdement et l’esquive tant bien que mal. La scène a été immortalisée au moment où le corvidé a frôlé la buse et s’apprête à reprendre de l’altitude pour dérouler sa stratégie d’intimidation. Les serres du rapace ont beau être tendues vers l’avant, elles ne toucheront pas le corbeau. La buse finira par abandonner la partie et tentera sa chance ailleurs.
Hirtzfelden, le 21 mai 2025
