Le miracle a lieu chaque printemps. Tout au long de l’hiver, les arbres ont préparé patiemment la nouvelle génération de feuilles, enfermées bien au chaud dans les bourgeons corsetés. Avec l’allongement des jours et le réchauffement de la température, l’explosion touche d’abord l’extrémité des branches. En quelques heures, les feuilles montrent le bout de leur nez mais conservent encore une petite laine. Les pommettes rouges des écailles témoignent que les nuits restent fraîches. Mais les feuilles ont soif de liberté. Encore un ou deux jours, et elles se seront émancipées, fièrement dressées sur leur tige. L’usine de photosynthèse sera opérationnelle pour nourrir l’arbre dont le métabolisme connaît un emballement. Pour les chenilles, c’est la promesse d’un savoureux banquet. Quant aux oiseaux, ils se réjouissent d’y trouver à nouveau le gite et le couvert.
Baldersheim, le 6 avril 2025
