S’il est une plante dont on se méfie à cause des blessures qu’elle peut nous infliger, c’est bien la ronce. La première à coloniser un talus ou une friche, elle s’installe, s’incruste et s’étend quand elle a le champ libre. Les oiseaux sont moins susceptibles car elle leur offre protection et nourriture. Merles et grives apprécient les fruits mûrs ; les pies grièches empalent leurs proies sur les aiguillons d’origine épidermique ; fauvettes et pouillots prélèvent des pucerons et des larves d’insectes. Ce n’est que la deuxième année que les pousses produisent des fleurs qui, contrairement aux apparences, sont assez complexes. Les pétales portent à leur base les nectaires dont raffolent les abeilles et autres insectes pollinisateurs. Sur un réceptacle central, on peut voir une armée d’étamines qui entourent une foule de petits ovaires. Quand les étamines fanent, les styles et les stigmates deviennent fécondables. C’est alors que débute la croissance du fruit composé qui est la réunion de nombreuses drupéoles. La couleur rouge ou bleu violacé est due à des anthocyanes. Sucrées et très riches en vitamine C, les mûres sauvages sont également appréciées des renards potentiellement vecteurs de l’échinococcose, une maladie causée par des parasites.
Baldersheim, le 27 mai 2025
