La fraîcheur du petit matin ne rebute pas les bourdons de sortir de leur nid terreux pour aller au ravitaillement. Ils sont protégés par une épaisse fourrure et font chauffer le moteur avant de prendre leur envol. Comme tous les hyménoptères, ils s’assurent également que leurs deux paires d’ailes sont bien reliées par les crochets de fixation. On reconnaît le bourdon terrestre à la couleur blanche de l’extrémité de son abdomen. Attiré par le parfum délicat du chèvrefeuille, il ne se laisse pas décourager par l’étroitesse de la corolle qui est plus adaptée à des petits calibres ou des spécimens munis de longue trompe. Il chevauche les étamines, s’agrippe aux filaments et enfile sa tête aussi loin qu’il le peut. Il dispose d’un réservoir extensible capable de stocker jusque’à 90% du poids du corps en nectar pour le ramener au nid et le régurgiter au bénéfice du couvain. Au passage, le corps fortement velu balaie tous les grains de pollen que la plante lui offre. Les tibias de la troisième paire de pattes aplatis et élargis servent de corbeilles à pollen. Régulièrement, les butineuses peignent les grains qui ont adhéré à leur fourrure, les tassent en boulettes dans la corbeille.
Baldersheim, le 25 mai 2025
