Le coléoptère qui s’arrime sur un brin d’herbe est un taupin, de la grande famille des élatéridés qui compte plus de 9000 espèces de par le monde. Il est d’ailleurs assez difficile de les distinguer entre eux. La larve vit au sol et consomme des vers et d’autres larves d’insectes. Le nom taupin a été donné à ce coléoptère par allusion aux fantassins du XVe siècle qui creusaient des galeries. Mais le plus spectaculaire est l’aptitude des adultes à sauter. Lorsqu’ils sont menacés, ils se laissent tomber sur le dos, font le mort, et au moment où l’on ne s’y attend pas, ils se cambrent, effectuent un bond puissant accompagné d’un cliquetis, signe d’un mécanisme à ressort. Pour ce faire, le taupin cambre son corps au niveau du sillon qui sépare le pronotum des élytres. Une brusque détente inverse la cambrure et le projette en l’air. Il tourne sur lui-même et s’efforce de retomber sur son ventre et ses pattes. La fréquence de propulsion dure moins de 1/1500e de seconde. L’efficacité de la manoeuvre dépend étroitement de la nature du substrat de départ. S’il s’agit de feuilles, la catapulte sera moins puissante.
Baldersheim, le 17 mai 2025
