Vol d’une escadrille

Les oies cendrées se rassemblent souvent en grand nombre au bord du plan d’eau de Michelbach. Leur compagnie bruyante n’est pas particulièrement originale lorsqu’elles pagaient sur l’eau. Il en est tout autre lorsqu’elles s’envolent. Certaines nous étonnent même par des figures inattendues pour des oiseaux de leur masse. Une fois en l’air, elles deviennent des spécialistes du vol organisé. L’oie, après un décollage puissant sur l’eau, rejoint le reste de son groupe pour former un V parfait. Cette formation n’est pas un simple hasard : l’oiseau de tête fend l’air, créant un tourbillon d’air ascendant dont bénéficient les autres, ce qui réduit l’effort de vol pour tout le groupe. La tête du V est régulièrement remplacée pour ne pas épuiser un individu. Ce vol en formation est une aptitude qui s’apprend et se perfectionne. Les jeunes oisons, qui ne peuvent pas voler à la naissance, observent les adultes et s’entraînent. C’est durant leur première migration qu’ils acquièrent cette compétence essentielle, guidés par les oies les plus expérimentées. Leur capacité à parcourir de très longues distances repose sur une anatomie exceptionnelle. Leurs muscles pectoraux sont extrêmement développés, et leur système respiratoire est unique. L’air y circule en continu et dans une seule direction à travers leurs poumons, leur permettant d’extraire bien plus d’oxygène de chaque inspiration que les autres animaux.

Le Plan d’eau de Michelbach, le 2 août 2025